Soirée post-MOOC à Paris le 27 juin

Compte-rendu par Gabrielle Paoli, bénévole à Colibris

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Philippe Mollon-Deschamps, Tristan Willmott, Sylvie Rucheton, Catherine Gauthier, Françoise Vibert Guigue et l’ensemble des habitants du Lavoir du Buisson Saint Louis ont accueilli Mathieu Labonne, directeur du mouvement Colibris, et une trentaine de participants au Mooc Oasis dans leur salle commune le lundi 27 juin. Cette rencontre a été l’occasion de prendre contact à l’issue de la formation en ligne, d’échanger sur les projets respectifs de chacun et de s’informer sur les divers outils que met en place Colibris pour accompagner les graines d’Oasis dans leur éclosion.

La soirée s’est ouverte sur des jeux de rencontre

Les personnes présentes étaient majoritairement originaires de Paris. De cette soirée, nombreux étaient ceux venus pour se donner les outils et le courage de persévérer dans leur entreprise - mais aussi pour rencontrer de nouvelles personnes susceptibles de rejoindre leur projet.

Sylvie et Catherine ont brièvement présenté le Lavoir du Buisson Saint Louis

Un mise en commun pragmatique
Un vendredi de Pâques de l’année 1979, Stéphane Carrayrou repère dans une revue immobilière une annonce pour la vente d’un ancien lavoir du XIXème siècle situé au bas de Belleville. Quatre années et une centaine de réunions plus tard, une dizaine de familles s’installent dans douze appartements de surface variable et commencent l’aventure d’un habitat participatif qui trente-trois ans plus tard fonctionne toujours à merveille.

Sylvie rappelle que les initiateurs du projet ont tenu à se détacher d’une vision politiquement forte de la vie en communauté héritée de mai 68. Après avoir vu trop de d’initiatives échouer à cause d’ambitions trop grandes, les habitants du Buisson ont en effet opté pour le pragmatisme et ont décidé de ne pas aller trop loin dans la mutualisation : l’espace partagé est constitué d’une salle commune, de quelques espaces verts, de la buanderie et de la terrasse.

Une architecture modulable
Les futurs propriétaires, accompagnés par l’architecte Bernard Kohn, ont été au cœur de la construction du Lavoir. La structure de poteaux-poutres avec un plancher en bois et des façades vitrées a avant tout été choisie pour permettre aux habitants du lieu de modifier leurs habitats au fil du temps. En 30 ans, deux nouveaux appartements ont put être détachés d’anciens et de nombreuses extensions, percées, escaliers ou portes ont été ajoutés. L’architecture souple de Kohn a ainsi permis aux habitants d’adapter l’espace donné aux mutations diverses de leurs vies respectives.

Un collectif souple
Le collectif s’est structuré par le bouche à oreille pour finalement être constitué de personnes qui ne se connaissaient que plus ou moins bien. Tous sont arrivés avec un apport financier différent, chacun achetant la surface correspondant à son budget. Organisé en copropriété depuis 10 ans, le Lavoir du Buisson se gère grâce à une réunion du conseil syndical tous les trimestres dans la salle commune, suivie d’un repas convivial. Aucune clause restrictive n’est appliquée aux entrées et sorties d’habitants, et les problèmes du quotidien, comme les chats ou les fêtes, se règlent pas la discussion et les compromis.

Les espaces partagés
Au début garderie pour les enfants, la salle commune équipée d’une cuisine, de toilettes et de canapés est aujourd’hui louée pour des répétitions de théâtre, des manifestations artistiques ou encore des réunions pour d’associations – sans oublier la traditionnelle réunion du beaujolais nouveau. Quant aux espaces verts, Sylvie et Catherine déplorent qu’ils n’aient pas été plus exploités dans une dimension écologique ; ils sont aujourd’hui un lieu de convivialité sans être le socle d’une agriculture urbaine biologique.

Les contours des graines d’oasis présentes

Du débat mouvant, il est ressorti que la majorité des projets portés hier soir par les participants étaient à la fois des oasis de vie et ressource, tous bien avancés mais pas encore ficelés et dont beaucoup ont un collectif encore incomplet. La majorité des graines n’ont ni montage juridique ni montage financier et ont pour ambition une mise en commun certaine mais respectant l’intimité de chacun.

Les outils mis en place par Colibris pour accompagner les graines d’Oasis

Mathieu a finalement présenté le wiki oasis qui rassemble l’ensemble des outils permettant aux graines d’oasis de mener leur projet à bien et d’entrer en contact entre elles. Parmi ces outils collaboratifs, figurera La Fabrique des colibris, une plateforme de soutien qui mettra en relation des porteurs de projet avec la communauté des colibris, afin de partager leurs besoins en bénévolat, expertises, financement participatif, prêt ou don de matériel…
Mathieu a également annoncé la venue prochaine des compagnons oasis, des professionnels indépendants travaillant en réseau collaboratif, formés et conventionnés par Colibris. Leur mission sera de faciliter l’éclosion et le développement d’oasis partout en France en proposant des formules accessibles d’accompagnement bienveillant et compétent.
Enfin, une nouvelle version du MOOC Oasis actualisée sortira à l’automne prochain, de même que la ferme à wiki, laquelle permettra à chacun de mettre en place un espace wiki au sein du réseau Oasis afin de travailler en collaboration autour d’un projet.

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